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Epitaphe

Epitaphe
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10 mai 2008

la crise est passée. je suis plus sereine. je

film_brazil

la crise est passée. je suis plus sereine. je retrouve ma personne même si l'angoisse est latente. Je regarde des stupidité à la tv. je joue au mahjong. Et surtout, je regarde de mon balcon, les gens qui boivent, discutent ou mangent. Je regarde comme dans la vie. Ce week end aura été un des pires. J'ai rarement été dans une telle solitude. Tout mon entourage est injoignable ou occupé. Je suis face à moi même dans cet appart' que je vais quitté dans un mois et dont je n'aurais même pas profité. Je crois que j'ai envie d'aller marcher ou d'aller boire un bière mais je doute que j'en aurais le courage. Je peux essayer mais le monde extérieur me fait plus peur que jamais dans les moments ou je me sens mal. Dans les moments où je me sens habitée mais vide.

Ma cigarette m'a fait mal à la tête. J'ai passé ma journée devant Brazil et la vie des autres : bon films. Mais il y a plus gai... disons que ce n'est pas de toute détente à regarder bien que ces films soient de qualité.
En somme aujourd'hui, j'ai raté un examen, accusé un échec scolaire, encaisser une rupture à semi avortée et ratée, et puis j'ai regarder mon téléphone ne pas sonner, ne pas répondre, ne pas m'aider. Je l'ai rallumé mais j'ai réussi à ne pas rallumer Msn. C'est un progrès quand même. J'ai aussi parlé à un anonyme, quelqu'un de chouette que je connais maintenant depuis plus d'un an. Quelqu'un que je connais sans le connaître.

Au final la journée est passée. La journée s'est faite lourde et pesante mais je crois que je suis trop fatiguée pour en rire ou en pleurer à présent. Je me sens plus épuisée qu'autre chose.
C'est bon de se plaindre sans retenu dans cet anonymat et sous ce pseudonyme.
La tv c'est vraiment nul en tous les cas. J'ai besoin de prendre l'air. Je pourrais allé prendre des photos. Je crois que je vais le faire même si je ne reste pas longtemps dehors. Même si c'est dur.

Mais j'ai les yeux gonflés et le coeur lourd. Ma tête n'est pas sortable, mais ça les passants s'en moquent alors pourquoi j'hésite ?

Peut être que ça me fera du bien.

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10 mai 2008

Il me manque des centimes pour acheter mes

cravenA

Il me manque des centimes pour acheter mes cigarettes. Alors je serais aux roulées jusqu'à la fin du week end. Et dire que tu t'es plaind de ma manière de dépenser mes sous. Alors que je t'en parlais en plus, j'essayais. Ca me débecte. Quand je suis comme ça, je t'aurais en face de moi je crois que beaucoup de trucs sortiraient. Mais quand j'ai quelqu'un en face de moi je suis jamais comme ça. J'habite au dessus d'un restaurant, de plusieurs snack et d'un bar. J'ouvre ma fenêtre et je peux les entendre, tous, et les regarder, les gens. Ils ne peuvent pas me voir, je suis trop haute, les batiments sont trop près pour que les gens puissent me voir. Alors je reste là des moments. Je les regarde. Des gens seuls, des couples, des amis, des gens qui travaillent. Ils font tous tellement propre clean et heureux. Je ressemble peut être à ça aussi lorsque je sors. Je ne le saurais jamais. Je réfléchis sous la douche. Je pense à toi. C'est dans une salle de bain que tu t'es pendu alors à chaque fois, je pense à toi. Je me sêche, je me ballade en culotte et débardeur, je me tiens mal, je ne rentre pas mon ventre, j'ai grossis, et je traine des pieds. Vu que ma colocataire n'est jamais là j'ai pris l'habitude de faire pipi la porte ouverte. Tu as vu ? tout comme toi... et je viens de le remarquer...
Je me demande si c'est inconscient ou si c'est en moi. Si c'est de l'inné ou de l'acquis pour me rapprocher de toi.
Je me demande qui j'aurais été si tu n'étais pas morte. Si tu n'avais pas été malade. Et ça c'est con, je serais pas là, et on ne change pas le passé.
On fait quoi quand on n'a que ça ?
D'une minute sur l'autre on n'a tous que ça, le passé. Je me rappelle mes pleures de tout à l'heure et je trouve ça pitoyable, c'est déjà du passé, déjà du regret.
Après, certains ont des demains, des projets, soit par envie, soit pour se rassurer, pi j'm'en fous au final. J'en ai pas. Je cherche mais y 'a rien.

10 mai 2008

Ca débutera un samedi après-midi

theatre

Un samedi c'est vaste. Mais c'est comme ça. J'en ai assez de ne pas savoir par où commencer alors ça commencera par là. Ca fait bien longtemps que je n'ai pas écrit. Depuis l'année qui a suivi ta mort quasiment. J'ai coupé mon téléphone, je ne suis plus disponible sur msn, je suis seule chez moi et comme ça au moins, je m'imagine que c'est un choix. J'imagine que sinon des gens auraient appelé, les amis, ou mon père, ma famille. Je sais que c'est faux mais c'est un moyen comme un autre de contourner sa souffrance.
Finalement ça revient au même que les personnes qui ne vont plus du tout vers les autres : ça évite d'attendre quoique ce soit d'autrui. Aujourd'hui j'ai pas envie d'attendre. Ce soir, ou demain, je sais que j'arrêterai.
Je ne tiens jamais.
Je ne supporte pas la solitude, je ne peux pas, c'est physique, comme un carcan qui se referme sur ma gorge et mon cerveau, le sang n'irrigue plus, je sais que je ne suis plus raisonnable, seuls mes sens m' habitent et cette sensation d'agonie, de désespoir. Faudrait que tout s'arrête, que j'arrive à dormir, que je me cogne la tête contre un mur une bonne fois, qu'il se passe quelque chose bordel. Mais rien. Rien ne se passe et tu peux pleurer dans ta pisse rien ne se passera. Tu peux crier aussi, ah ça oui. Tu peux te mordre, ou taper un peu, sans trop oser même si dans le fond t'en meures d'envie. Rien.
Tu continues et ça t'épuise et tu pleures des litres et tu te morves dessus et t'évites les miroirs : faut pas te regarder... faut pas. Dis toi que c'est pas toi.
Alors je me dis que je fais semblant, je fais mon théatre. Comme tu disais maman. Mon cinéma... alors je me dis tiens j'ai encore fait mon cinéma. Pourquoi maintenant que je me suis calmée en apparence j'ai toujours cette violence en moi ? Pourquoi ça change pas pourquoi je ne peux pas la contrôler pourquoi ...
Toutes façon t'as échoué. Et puis tu es trop faible, trop sensible.
"comme ta mère".
Tu fais les mêmes choses. Tu pleures des mêmes choses. Tu souffres des mêmes choses et tu fais souffrir les gens qui t'entourent avec les mêmes incompréhension.
Je parle chinois, ou libanais. Non même pas je parle la langue de Côme. Ma langue, juste à moi.
Oh oui c'est formidable il parait que je suis mature intelligente jolie et drôle... formidable.
En plus j'ai de la volontée. Mais par contre je ne comprends personne et personne ne me comprend.
Evidement c'est délicat.
Par contre ça va, Côme n'est pas trop fragile, elle ne fera rien de grave, elle est stable, sérieuse et raisonnée alors aucune inquiétude. Surtout, ne perdons pas notre temps.
Aujourd'hui j'ai dis à mes proches que j'allais mal.
Et bien on a parlé d'eux.
Parce qu'ils ne comprennent pas ma langue.
Alors je me dis "je suis folle ?"
Ca serait prétentieux de les prendre pour des cons. Je sais que ce n'est pas le cas. Alors c'est pire... peut être est-ce moi qui suis conne ou folle. Je suis Côme. Ca c'est sûr.
Pourquoi j'ai eu envie de vomir ? De sortir hurler aussi... j'y ai pensé... mais j'ai crié chez moi. Cachée.
Faut pas qu'on me voit comme ça. Faut pas.
Faut pas que les gens voient ils vont dire que je fais mon cinéma, ils vont dire que c'est drôle.
Ils vont aussi me dire "c'est ça pleure tu pisseras moins".
Tu vois Maman j'arrête pas de pleurer bah je pisse toujours autant.
Je me vide de larme, tous les jours, tous les soirs...
Je pleure même dans mes rêves maman. Je pense que je pleure même dans mes baskets et dans mes cheveux.
Je me sens tellement pleine de trucs malsains avortés et inconscient, ou du moins occultés.
Je brûle de les vomir, je voudrais me casser comme une tire lire cochon sur le sol.
paf. Tout sort. Plus rien.
C'est certainement pas des richesses qui s'échapperont... mes fantômes peut être..et moi même. Mon fantôme, ma vie.
Plus rien.
Je suis toute seule encore ce soir. Une des périodes ou j'ai le plus besoin des autres. Ces périodes ou c'est encore pire que d'habitude parce que même faire semblant on n'y arrive pas.
C'est période ou on est moche. Ou on est vide, quelque soit notre apparence y'a plus rien. Transparente pour tout le monde. Même pas une silhouette qu'on effleure.
Un néant d'un mètre cinquante huit. Alors bah moi j'imagine que je me tus  ou que je tus des gens. Juste pour qu'on voit le sang. Juste du rouge.
Ou alors j'imagine que je pars sans donner de nouvelles. Des trucs à la con dont on a tous imaginer l'histoire. Je rêve de mon enterrement, je me demande qui videra mon appartement. Je me dis que si c'est mon Papa il jettera sans trop regarder. Toutes les traces que j'ai laissé s'envoleront alors.
Pourtant je pense qu'il y a de quoi me connaître dans tout ces bouts de papiers. Ils sont rangés. Les dessins, les photos, les vidéos, les textes : tout est rangé. Par catégories, parfois par thème ou par date.
Mais je pense que ça restera une langue inconnue même après. Après moi.
Je pense que mes proches n'en apprendraient même pas plus en lisant ou en regardant les choses.
Mes proches me sont lointains. Et mon dernier proche en date, exceptée la famille, ce fut toi. Tu es mon cauchemar incarné. Tu es tout ce qui me fait peur. Tu es le froid, l'absence d'empathie, le muet, le vide en émotion. Tu es celui qui me fera prononcer ses phrases à elle, utiliser ses mots à elle et vivre un semblant de morceau de sa vie à elle. Tu es mon chemin vers elle. Mon enfer.
Pourquoi cette rencontre ? pourquoi un an et demi ?
qu'est ce qui fait que la vie t'aie posé sur ma route, comme ça ?
qu'est ce qui fait que je sois allée vers toi.
Tu sais j'ai pas pleurer autant depuis longtemps.
J'ai pas eu si mal à part pour ma mère.
tu comprends ça ? est ce que tu comprends que j'ai pas le droit de vivre ça ? j'ai pas le droit de pleurer quelqu'un comme toi alors qu'avant j'arrivais pas à pleurer ma mère.
J'ai pas le droit.
Tu le mérites pas. Tu m'as fait trop de mal. Sans le faire exprès mais tu n'as rien fait pour m'aider. Rien. T'es un con et c'est moi qui pleure.
Je suis une merde et tu sais je t'aime. Mais je ne serais jamais satisfaite puisque je ne comprends pas et on ne me comprend pas trop non plus alors je me dis que ça sera comme ça toute ma vie.
Peut être que moi non plus j'ai même pas changé, même pas évolué... peut être que tu as raison, je sais pas être heureuse.
Je vais aller prendre une douche. Je vais m'acheter des cigarettes, des Craven A. Et puis je vais me lire. Essayer moi même de me comprendre. Essayer d'oublier que je suis toute seule. Prier pour que demain arrive vite. Ou n'arrive pas.

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